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Boutiques et marchés du monde



Je n’aime pas les commerces mais j’aime les boutiques ! J’ai l’air de pinailler mais reconnaissons qu’il y a tout de même une sacrée différence entre un centre commercial qui force à la consommation et l’épicerie qui prétend juste nourrir.

D’un pays à l’autre, d’une région à une autre, la façon dont on fait les courses dit beaucoup de la vie de ses habitants. En occident, les hypermarchés sont l’expression d’une société pervertie et mégalo et bien qu’il reste çà et là une petite place pour un commerce à taille humaine, la tendance est à la folie des grandeurs.
Le modèle s’impose un peu partout, plus un continent qui ne soit épargné par ces entrées de ville colonisées par ces magasins tentaculaires. A côté, les petites boutiques ont l’air en sursis, y compris dans les villages où tant de commerces ont déjà disparus. Ici, une ancienne devanture au rideau de fer définitivement baissé, là, une enseigne rouillée.

Dans cette série de photos, j’ai voulu mettre en avant ces petits commerces qui nous font aimer, parfois, le lèche-vitrine. En Occident ou ailleurs, surtout ailleurs, les petits commerces à taille humaine, loin des formats imposés et des modèles marketés rappellent par petites touches de couleurs que le commerce est avant tout une rencontre humaine. Dans de nombreuses régions du monde, ce commerce-là reste le modèle prépondérant, parfois unique. La voie du développement (qu’on voudrait nous faire prendre pour un progrès) pourrait pourtant reléguer ces images au rang d’archives en quelques décennies.

Et puis, il y a les marchés avec leurs étales colorés, bruyants, anarchiques, intemporels et là, on se reprend à aimer "faire les courses". Faisant figure d’anomalie dans un monde mercantile, les marchés évoquent tout ce que l’on déteste dans les centres commerciaux : ils sont humains. Dans un élan d'optimisme, on peut se prendre à rêver que les marchés survivront aux supermarchés lorsqu’à force de le prendre pour un idiot, l’humain dira sa lassitude du gigantisme déshumanisé.