Á la rue

Dans la rue, il y a des autos, des vélos et des badauds, il y a des objets perdus, des gens pressés, des nonchalants, des kiosques à journaux, des papiers gras, des crottes de chiens, des canettes vides, des bouches d’égouts ouvertes, il y a toujours une petite pièce jaune qui traine et l’hiver un gant abandonné, il y a des scooters et des motos, des pochetrons et des CRS, des manifestants et des mendiants, des gravats, des fleurs, des feuilles mortes et des flaques d’eau, des bus et des taxis énervés, un livre sur un banc, un chien errant, des nids de poule, des pigeons et des moineaux, des mégots et puis, il y a tellement d’autres choses…
Et puis, de temps en temps, il faut avouer, certaines rues sont vides.
C’est drôle la rue, il s’en passe des choses ! Et parfois, c’est moins drôle ! ça dépend des rues, ça dépend pourquoi on les fréquente.
Il y a des rues vivantes et des rues où l’on ne fait que passer, celles où l’on a envie de trainer, celles qu’on invite à vider rapido, celles où l’on voudrait passer vite et qui nous retiennent, celles où l’on reste pour soi, il y a des rues qu’on emprunte sans les voir et des rues qui marquent pour toujours. Il y a des rues pentues qu’on ne voudrait que descendre et des rues sans fin avec des numéros à 4 chiffres, il y a des rues derrière des rues, des rues qui en croisent d’autres, des sinueuses, des tortueuses, des boueuses, des belliqueuses, des tueuses…, mais des rues ennuyeuses, je n’en connais pas.