Île de la Réunion
Non, la Réunion, ça n’est pas l’Afrique, ça n’est pas non plus la France métropolitaine, c’est tout de même un peu des deux. Et c’est autre chose encore. C’est un peu de Madagascar, un peu de Maurice et même un peu d’Inde.
Ce sont des temples indiens un brin rococo, des plages de carte postale, c’est la dodo lé la, le Paille-en-Queue qui traverse le ciel telle une comète, le Piton de la Fournaise, des coulées de laves et celles à venir, des forêts humides, des requins, le rythme du séga, c’est la fusion de la mer et de la montagne, des cirques somptueux, la rougail et le rhum et c’est aussi une terre aux mille visages.
L’extraordinaire métissage de l’Île où se mêlent racines africaines, européennes, asiatiques, malgaches forme un melting-pot de cultures, de traditions culinaires et de religions qui cohabitent dans une harmonie dont l’Européen ne peut être qu’envieux. Alors que la métropole se déchire autour de ses origines, que les influences étrangères sont vécues comme une menace et non un enrichissement, que le repli sur soi produit des esprits étriqués, la Réunion est la preuve rafraichissante que la fraternité (ou le vivre-ensemble selon l’expression désormais consacrée) n’est pas un vain mot. Modèle de respect et de tolérance, La Réunion fait du bien.
Petit paradis sur terre pour le touriste de passage, La Réunion est un tout autre quotidien pour ses habitants. Derrière les paysages de carte postale, se cache une dure réalité économique (le chômage touche 60% des 15-24 ans) et une pression démographique galopante qui bouleverse l’équilibre de l’Île. Une menace que l’île va devoir gérer dans un proche avenir.